Un jour au parc

Je déteste la pluie pendant l’été et l’hiver. J’aime le ciel bleu, et grand, et lumineux. Je me souviens alors d’avoir oublié mon pull dans la forêt lors de la dernière promenade. Je me souviens surtout de l’herbe mouillée sous mes fesses. Et de ce doux sentiment de sentir tous les muscles de mon corps après l’effort. C’était un bel après-midi. Peut-être serait-il possible de retrouver mon pull ? Cela fait seulement deux jours. De plus, l’air frais me fera du bien. A peine ai-je mis un pied dehors que je sens que la pluie risque de tomber. Je presse le pas. Arrivée au parc, je ne me souviens plus exactement où est l’étang où nous nous sommes arrêtés. Je croise un employé et lui pose la question :

 » Vous poursuivez le chemin jusqu’au croisement et vous tournez à gauche. » C’est pourtant pas compliquer, il vous suffit de lire les panneaux. Vous les jeunes, vous préférez toujours demander plutôt que d’utiliser votre tête. C’est toujours pareil. Mais que fait_il là-bas à mettre son visage à deux centimètres des fleurs ?

Il ne peut pas sentir le parfum des fleurs mais l’odeur de chien mouillé. Il savait très bien que c’était une mauvaise idée d’aller voir sa tante et son roquet. Il cherche à tout prix maintenant à se débarrasser de cette odeur qui envahit toute sa vie. C’est insupportable. Il est presque sur que le beau labrador qui joue avec la petite fille n’a pas cette odeur de renfermé.

Elle apprécie qu’il vienne la chercher à la sortie de l’école. Elle aime sa barbe qui pique et ces instants passés à deux à jouer avec le chien. Elle aime beaucoup de choses maintenant qu’elle y pense. Elle aime le soleil qui se lève. Les câlins de maman. L’odeur du chocolat. Jouer dans la cour. Et la tête de son papa quand il réfléchit.

Nous avalons des couleuvres toute la journée. Nous ne questionnons même plus, nous croyons tout. Nous, ou seulement moi ? Non définitivement nous. Nous, adultes et enfants, n’avalons pas les mêmes, mais nous avalons pour vivre. Alors est-ce un mal ? Mais avalons-nous l’air que nous respirons, ou l’inverse ? Nous ne savons pas finalement, nous faisons tout simplement. Nous regardons tous les belles femmes qui passent avec leurs robes qui volettent.

Tu rêves si tu crois que je vais te donner mon numéro de téléphone. Tu rêves peut-être tout court avec ton regard dans le vide. Tu me vois, c’est tout. Tu rêves peut-être d’un sommeil réparateur. Surement au vu des cernes sous tes yeux et de la petite fille énergique à côté de toi. Tu rêves peut-être d’une maison à la campagne au lieu de ce parc. Tu pourrais y emmener la famille ou y passer tes vieux jours. Tu rêves même peut-être d’un jour posséder une petite mare avec des canards et canes comme celles qui passent devant moi.

Elles adorent être ensemble parce c’est là qu’elles doivent être. Au bord de l’eau ou sur l’eau. Elles restent ensembles et ici car elles sont heureuses ainsi. Rien que la liberté et rien d’autre.

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